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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 07:00

A la caisse d’un magasin de vêtements, je m’apprête à régler un joli débardeur, écoutant distraitement les bruits environnants :

- Madame ?

- ….

- Madame ?

- …..

- MADAME !!

Mais quelle est donc cette MADAME qui ne daigne pas répondre ? Encore une de celles qui cherchent à attirer l’attention… Je scrute les environs à la recherche de l’indélicate.

Bizarre, bizarre, je suis la seule dans la file…

Mes yeux remontent lentement jusqu’à croiser le regard de la caissière qui me dévisage, visiblement exaspérée.

- Vous me parlez? je demande, innocente.

- Mais oui Madame, je ne vois personne d’autre que vous, répond-elle dans un haussement d’épaules.

 

De stupeur, j’en laisse tomber mon top, tourne les talons et sors aussi dignement que la situation me le permet. Une fois dehors, je suis partagée entre l’humiliation, la rébellion, le fou rire, pour finalement garder un goût amer dans la bouche. Et voyant les passants qui s’écartent prudemment sur mon passage, je m’aperçois que je ronchonne :

« Madame ? Non mais elle n’est pas bien celle-là ? Madame ! Est-ce que j’ai une tête de Madame ? Hier encore, on m’a prise pour la baby-sitter des enfants ! N’importe quoi ! Ils peuvent toujours courir pour que je remette les pieds dans leur magasin minable ! Tiens, je vais même déposer une plainte dénonçant l’impolitesse des employés. Oui, c’est ce que je vais faire ! Ah, ah, tu vas voir ce qu’elle va te mettre la Madame ! ».

 

Hélas, quand la machine s’emballe, rien ne peut l’arrêter.

 

A la sortie de l’école, j’invite un camarade de gremlins 2 à jouer à la maison. Je leur sers leur goûter.

- Merci Madame.

Ah non ! Ca ne va pas recommencer !


Je plante mes yeux dans ceux de l’impoli et tente de l’éduquer aussi calmement que possible :

- Tu peux m’appeler par mon prénom, tu sais…

- Oh non, ma maman, elle dit que quand on a des traits sur la figure, on doit dire Madame.

- DES TRAITS ??? Où tu vois des traits toi ?!

- T’en as plein autour des yeux !

- Ca mon gars, ce sont des rides d’expression ! Elles sont là parce que je ris beaucoup !

Et toc, mouché le mouflet…

- N’empêche que là, tu rigoles pas et t’as des traits sur le front !

- Et toi, je parie que tu en as sur la langue à force de dire des âneries !! Et puis d’abord, c’est qui ta mère, que je lui cause deux minutes.

- Ma maman, elle travaille. C’est ma baby-sitter qui me garde. Elle, elle a pas de traits.

- Ouais, ouais, ça va, hors de ma vue, espèce de gnome !

Au passage, j’attrape mon garçon et lui glisse, intraitable :

- Celui-là, je n’en veux plus à la maison, compris ?

 

Pour calmer mes nerfs à vif, il faut que je sorte. Ca tombe bien, il n’y a plus de pain.

J’emmène la grande avec moi, on parlera de trucs de filles.


Je règle ma baguette, nous partons, lorsque j’entends, dans mon dos :

- Au revoir Mademoiselle.

Je me retourne, éperdue de reconnaissance :

- Au revoir cher Monsieur. Et laissez-moi vous dire que votre pain est dé-li-cieux !

- Merci Madame. Et votre petite Mademoiselle est ra-vi-ssante!

 

No futur…..

 

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 07:00

A événement exceptionnel, billet exceptionnel !

Pour une fois, je vais vous raconter la vérité vraie, sans exagération (enfin, je vais essayer…).

 

Dans le cadre d’une opération bloguesque (merci Oum pour avoir diffusé l’info), j’ai le plaisir de vous annoncer que deux de mes billets, « Accouche ! » et « Le goûter, Episode 2 », ont été choisis, pour être adaptés, mis en scène et interprétés par l’humoriste Sandrine Sarroche, autour d’un spectacle intitulé « Blogs en scène ».

 

Avec mes camarades de jeux, e-zabel, Frédérique, Isabelle, Sandra, Sonia et Muriel , nous allons nous asseoir confortablement au Théâtre du Temple à Paris, le 28 Septembre prochain à 20h30 et nous délecter de l’humour de Sandrine.

 

Mais comme un bonheur n’arrive jamais seul (non, je ne suis pas enceinte, merci de vous en inquiéter), je dispose de 5 places non attribuées !

Alors, si vous souhaitez assister au spectacle (j’ai regardé le programme, il n’y a rien de bien à la télé ce soir-là), envoyez-moi un petit mail (dans la bulle en haut « Contactez Sophie L ») et, en fonction des demandes (au moins 5, hein !), la petite main innocente de Gremlins 3 tirera au sort les heureux gagnants qui seront avertis par un message de ma part.

 

En attendant, si vous pouviez organiser, d’ici au 28, une petite collecte de jolies robes (avec les chaussures, le sac et tout et tout…), cela me rendrait bien service.

Je n’ai rien à me mettre !!!!

 

Bon, et bien, je vous laisse, il y a beaucoup de clics à faire, de quoi vous occuper au moins toute la journée !

 

Rien ne vous empêche, en plus de participer, de laisser un petit com', vous savez comme j'en raffole!!!

Bon week-end à toutes et à tous!

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EDIT DU 21/09
Les heureuses gagnantes sont:
- Patricia
- Claire
- Pascale
- Oum
- Lola

On se voit là-bas, dans nos plus beaux...jeans!!!!!
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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 07:00

Il est temps de lever le voile sur une activité fort prisée de la gent féminine, occupation si exaltante que, si elle était un sport, il est certain que toutes seraient des athlètes de haut niveau.

Oui. TOUTES !

 

Il va sans dire que les femmes possèdent un sens critique fort aiguisé, que rien n’échappe à leurs regards d’aigles, leurs ouïes de chouettes, leurs flairs canins et leurs langues acérées. Elles s’entraînent chaque jour, plusieurs heures durant et toujours en groupe.

 

Démonstration :

Des amies se retrouvent pour le déjeuner. Elles papotent allègrement, rient de bon cœur, s’effleurent tendrement, si bien que les occupants des tables voisines envient cette franche complicité qui les unie.

Une de ces femmes, appelons-la Lisa, écourte ce délicieux moment (rendez-vous professionnel oblige) et se sauve après avoir largement bisouté toute la troupe. S’ensuit un court instant de silence pendant lequel on se demande si le départ de leur chère amie ne les a pas plongées dans la plus grande désolation.

 Quelle naïveté…

 

- Dis-donc, Lisa, depuis qu’elle a été promue, les copines, c’est à peine si elle s’en souvient, hein ? lâche l’une d’elles, cherchant, l’œil à l’affût, qui mordra à l’hameçon la première.

Elles s’y accrochent toutes, telles des murènes n’ayant rien eu à se mettre sous la dent depuis des lustres :

- Promue, promue, c’est vite dit ! Véronique, qui travaille avec elle, m’a dit qu’elle avait juste changé de service et que son nouveau chef la faisait un peu plus travailler que l’ancien !

- Remarque, c’est pas bien difficile, hi, hi, hi !!!

- Oooooh !!! font-elles ensemble, faussement outrées, dissimulant leurs rires d’hyènes derrière leurs mains manucurées.

- Vous n’êtes pas sympas les filles, tente hypocritement une autre, il paraît que ça ne va pas bien du tout avec son Jules.

- AH BON ???? RACONTE !!!!

- Non, non, je ne peux pas… Elle m’a demandé de n’en parler à personne…

- Hé ! On n’est pas personne ! C’est nous !!! Tu nous connais quand même ! On sait garder un secret !


Humm…

 

La détentrice de l’info se fait attendre, trop heureuse d’être la source de leur attention, jouissant du pouvoir absolu qu’elle détient sur la meute. Puis, n’y tenant plus, elle se roule dans la délation, entraînant toute la clique à sa suite.

 

J’arrêterai ici mon récit. Personne n’a envie de savoir que Lisa soupçonne son Jules de la tromper avec la voisine (aussi, il pourrait chasser un peu plus loin celui-là !), que, du coup, elle s’enfile, par jour, trois tablettes de chocolats au lait (les pires !), et que, fatalement, tout est descendu sur les hanches avec la cellulite, en prime.

Non, personne n’a envie de savoir ça !

 

- La pôvre ! s’exclament-elles en chœur.

- Je n’aimerai pas être à sa place…

- Je ne voudrais pas être mauvaise langue, mais…

- Ouiiiiiii ????

- Et bien, vous ne trouvez pas qu’elle se laisse aller depuis quelques mois ?

- Ca, t’as pas tort…, approuve une autre en retouchant son rouge à lèvres.

- Faudrait peut-être qu’on lui en parle… Nous sommes ses amies, non ?

Subitement, notre essaim d’abeilles se met à virevolter dans tous les sens, qui pour retourner travailler, qui pour aller chez le dentiste, laissant cette malheureuse Lisa seule avec son chocolat, sa graisse sur les cuisses et son Jules sous la voisine…

 

Afin d’éviter d’être la prochaine victime de l’association de LDP de votre quartier, un petit conseil : Participez à toutes les réunions, cafés, déjeuners, virées entre filles etc…, soyez toujours la dernière à partir. N’hésitez pas à vous mêler à une conversation privée, à interrompre tout rassemblement suspect, devenez omniprésente et vous échapperez aux maldisantes : Foi d’une présidente déchue !

Message de l'auteure:
Parution exceptionnelle d'un billet tout aussi exceptionnel Jeudi 17 Septembre...

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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 08:00

Quoi ? Encore un sujet sur le shopping ? Et oui, encore un ! Mais abordons-le, si vous le voulez bien, sous un angle différent :
Le mien !


Le shopping, apprend-on dès le berceau, est une activité principalement féminine, (bien qu'il soit défini par un article masculin) à laquelle les femmes s'adonnent avec un plaisir frisant le fanatisme, aussi, tout est prétexte pour s'y vautrer : La pause-déjeuner, la p'tite déprime du Lundi, le bulletin trimestriel catastrophique de l'aîné, les 3 euros qu'on a gagné au loto, la boutique hyper branchée, hyper pas chère que Marion a dégottée à deux pas du bureau, bref, le shopping est idéal pour l'équilibre psychologique de la femme.

C'est à se demander pourquoi il n'est pas prescrit par les médecins, il serait remboursé par la sécu ! Qui sait, on pourrait même l'inclure dans le plan de relance de la consommation, vous imaginez la tête de Martine A. ?

 

Moi, de toute façon, je déteste le shopping !!!!

J'ai la nausée rien que d'y penser, parce que, si on réfléchit un tout petit peu, lécher les vitrines (au sens propre), franchement, ça ne me fait pas saliver ! Il n'y a que les enfants pour faire des trucs pareils...


Ca me barbe de traîner mes savates de magasins en magasins, de piétiner sur les moquettes qui me chauffent la voûte plantaire, d'attendre qu'une cabine se libère, de me déshabiller dans 50cm² et d'essayer une jupe d'été alors que je ne me suis pas épilée les jambes et que j'ai gardé mes chaussettes. J'ai l'air de quoi devant la vendeuse qui tire le rideau sans prévenir en me lançant un commercial :

- Alors, ça donne quoi ? Ah, mais c'est très joli !

La sale menteuse ! En plus de ressembler à un sac, j'ai l'air débile peut-être ? Mon humeur déjà en alerte orange vire carrément au noir, je me rhabille en râlant, j'ai chaud, je sors en trombe, la queue de cheval à l'envers.  

 

Le pire, c'est quand, dans un élan de pure inconscience, j'accepte d'accompagner ma copine Marion dans une « virée entre filles », traduisez : On va se faire TOUS les magasins un par un jusqu'au dernier !

 

Si d'aventure je risque un « Tu cherches quoi au juste ? », elle répond, étonnée :

- Rien de particulier.

Ah ? Très bien. Et si on rentrait ?

Que nenni ! On est là, on y reste !

D'accord, je me rends mais j'adopte une nouvelle tactique : J'arpente toutes les allées du centre commercial au pas de course, en 10 minutes c'est réglé, j'ai vu toutes les vitrines, on peut rentrer ! Mauvais plan, je l'ai perdue, ça m'énerve, pourtant il faut que je la retrouve, c'est elle qui a la voiture...

 

Néanmoins, je suis de celles qui assument leurs erreurs aussi je fais un effort. Une fois Marion récupérée, j'accepte mon chemin de croix, feignant quelque plaisir, la conseillant sur ses choix ou plutôt ses non-choix, elle hésite, essaye, demande à la vendeuse s'il n'y a pas le même haut en vert émeraude, pour finalement décider que non, c'est trop moche. Elle se tourne alors vers moi, généreuse :

- Et toi, tu n'essaies rien ?

 

Elle m'agace, Dieu qu'elle m'agace !

 

Allez, encore un peu de courage, l'heure du déjeuner approche, je vais pouvoir m'asseoir devant une grosse pizza. Cette seule pensée me rend si guillerette que je n'hésite pas à lui signaler qu'elle a oublié d'explorer le petit magasin, là, à gauche. Elle me remercie, visiblement touchée par cette délicatesse. Que voulez-vous, c'est ça l'amitié !

Je l'accompagne, enthousiaste, la poussant à essayer cette petite robe, l'assurant que non, vraiment, ça ne me dérange pas, vas-y, prends ton temps, moi, je sens déjà l'odeur de la pâte qui cuit... Elle n'achète pas la robe, ce n'est pas grave, je l'entraîne adroitement vers le restaurant quand elle ose me sortir :

- Ca te va pas si on mange un sandwich vite fait ? Comme ça, on ne perd pas de temps.

Et elle file dans la direction opposée me laissant seule avec mon estomac en déroute.

 

Si je déteste le shopping, je hais manger en marchant, alors les deux cumulés, faudrait voir à pas pousser mémé dans les orties ! Fini la nana sympa, je révèle ma vraie nature de boulet grincheux. M'en fous si je perds une copine, d'abord c'est même plus ma copine mais je la suis quand même parce que je vous rappelle que c'est toujours elle qui a la voiture !

 

Le calvaire prend fin vers 16 heures, il faut aller chercher les enfants à l'école. Sans eux, pas de doute, on faisait la fermeture !

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 08:00

Enfin les vacances...


A moi les doigts de pieds en éventail, la position de méduse échouée sur la plage, lunettes sur le nez, un bon bouquin à déguster, les enfants au mini-club, un homme tout chaud qui sent bon la crème solaire...


Je m'y vois déjà quand la réalité domestique me rattrape : Depuis une semaine, les valises me narguent, attendant d'être remplies par nulle autre que moi, d'ailleurs, il est à souligner que personne d'autre ne s'y colle non plus !

La démarche traînante, je m'attelle à cette tâche ingrate et hautement irritante, mais qui requiert une concentration sans faille ainsi qu'un sens aigu de la prévoyance météorologique, médicale et j'en passe.

 

Je prépare donc méthodiquement mes petites piles, 3 pour les schtroumpfs, 1 pour moi, 1/2 pour papa schtroumpf qui est assez grand pour gérer l'autre moitié tout seul.


Devant les vêtements qui s'entassent sur mon lit, je m'interroge : Ca ne fait pas beaucoup à emmener, je ferai bien de prévoir un peu plus, au cas où...


Aussi, dans le doute, je rajoute :

- 2 pulls pour chaque enfant : 1 pour l'avion et un autre si jamais ils vomissent dessus. Finalement, j'en mets un troisième, pour le retour. Oui, parce que, s'ils sont malades à l'aller et au retour, je n'en aurais plus de propre (quand je disais qu'il fallait une concentration extrême...).

- Des chaussures : Au départ, je me suis dit qu'une seule paire suffirait, mais à la réflexion, en plus des tongs, je vais prendre les sandalettes des filles (autant qu'elles servent), plus une paire de baskets, c'est plus confortable pour les excursions.

Tiens, je vais aussi glisser les K-ways, on sera bien embêtés s'il pleut et qu'on n'en a pas !

Et puis, tant que j'y suis, pourquoi ne pas emporter quelques pantalons supplémentaires, il paraît que les nuits sont fraîches. D'ailleurs, avec le dérèglement climatique, qui me dit qu'on ne va pas se retrouver en pleine tempête de neige dans le désert....


Mes piles ressemblent tout à coup à trois tours de Pise sur le point de s'effondrer... Je me rassure, les enfants, ça a de tous petits habits, ça se case très bien dans une valise (soyons honnêtes, il m'en faudra au moins quatre).

Oups ! Les pyjamas ! J'ai failli les oublier ! Hop, sur la pile, deux pour chacun !

Slips, culottes, chaussettes, doudous, brosse à dents, dentifrice, chouchous, tout y est.

 

Un tel effort mériterait bien une petite pause mais, faisant fi de mon épuisement, j'attaque le noyau dur : La pharmacie.

Je prends, d'une main décidée, le doliprane (en sirop, en sachet, en comprimés), l'anti-vomitif (en sirop, en suppo), les sirops pour la toux (grasse et sèche), le thermomètre, l'anti-diarrhéique (en sirop, en sachet), sans oublier le spasfon pour les bidons fragiles et un énième bagage pour caser tout ça ! Je sais que cela ne servira à rien, mais si j'ai le malheur d'oublier un seul médicament, on peut être sûr que c'est de celui-là dont on aura besoin!!!

 

A mon tour de sortir mes jolies tenues d'été, huit mois qu'elles attendent, les pauvres, enfermées dans le placard. Deux-trois petites robes, quelques débardeurs, pantalons, chaussures, direction, la valise.

 

Problème : il n'y a plus de place. Papa Schtroumpf est passé par là, il a tout raflé !

- Merci, sympa ! je lui dis agacée par tant d'égoïsme, je ne savais pas que je restais ici, moi !

- Quoi, qu'est-ce que tu racontes ? répond-il, faussement innocent.

- Devant la place que tu m'as si gentiment laissée dans la valise, j'en déduis que je ne viens pas !

Excédé, il enlève sa raquette de tennis, ses deux paires de baskets et son tuba.

- T'es contente ?

Tu parles ! J'ai à peine de quoi y glisser mon jean, deux T-shirts et mon maillot ! Faudra pas s'étonner si je traîne toujours avec les mêmes fringues, hein ?

 

- Maman, t'as pris mes lunettes ?

- Maman, t'as pris mon doudou ?

- Maman, t'as pris ma robe rose !

- Chérie, t'as pris mon pantalon noir ?

 

Maman / Chérie se promet que la prochaine fois qu'elle se pliera à la corvée de valises, ce sera pour séjourner chez les naturistes.

CQFD.

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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 08:00

Avec les copines, nous décidons de nous octroyer une journée filles. Comme nous n'avons aucune expérience en la matière (et non, nous ne sommes pas QUE futiles...), on se creuse la cervelle quand soudain, l'une de nous a une idée lumineuse :

- Et si on se faisait un hammam !

- Oh oui, oh oui, applaudit-on, excitées comme si on allait voir un spectacle de Chippendales.


Flanquées de nos maillots de bain, nous voilà parties pour le Hammam de la Mosquée de Paris, le vrai, l'unique, parce qu'on est partisanes de l'authentique !


Une fois sur place, on cherche l'entrée qu'on imagine un brin luxueuse, quand on nous fait passer par une porte très dérobée (Ah bon ? c'est si confidentiel que ça le hammam ??).

Un peu déconcertées, nous pénétrons dans l'antre du bien-être féminin où nous accueille une matrone qui, devant nos airs d'exilées de la banlieue, lève les yeux au ciel et nous vend, d'emblée, le savon noir, le gant, les p'tites claquettes et tout et tout.

Arrivée au vestiaire, je me mets en quête d'une cabine afin d'enfiler mon maillot à l'abri des regards indiscrets, mais... point de cabine ! Je ne vais pas montrer mon postérieur à tout le monde, si ?! Si...

 

Un rien refroidies par tant de promiscuité, nous plongeons néanmoins dans la vapeur du hammam. Gasp ! Nous ne sommes pas seules. Sous nos yeux, des grappes de femmes se pavanent à moitié nues, parfaitement à l'aise. Certaines se frictionnent entre elles, d'autres se coiffent...

Avec les copines, on se jauge. On s'aime beaucoup, mais de là à se frotter le dos, euh...

 

Nous déposons avec délicatesse nos serviettes sur la pierre (c'est normal que les murs s'effritent ?) avant de s'installer et de jacasser, tout en cuisant à la vapeur.

- Peut-être qu'on devrait enlever notre soutif ? avance timidement Marion.

- Hé ! On n'est pas obligées ! On fait comme on veut ! répond Stéphanie, rebelle.

- T'as raison ! je réplique, avant d'ajouter : On a quand même l'air débile...genre les nanas coinços...

Et comme on n'est pas coinços du tout, clac, on fait péter le soutif !

Aaaaaah....On se sent tout suite plus détendue.


Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Il fait chaud, non ?

- On va se faire gommer, il paraît que ça rend la peau toute douce.


Nous nous avançons en rangs serrés vers la table de gommage, laquelle, compte tenu de son état, mériterait aussi un ravalement de façade.

Mon regard est attiré par un sceau où patauge une armée de gants usagés dans une eau brunâtre, maculée de peaux mortes. Yerk !

La gommeuse en chef m'ordonne de m'allonger et commence à me frotter, que dis-je, m'arracher l'épiderme. Devant, derrière, sur les côtés, ouf, c'est terminé. Elle me fait signe de passer à la douche - ah ? Ca aussi, c'est collectif ? -  me rend mon gant que je planque aussitôt...où je peux : C'est pas possible ! C'est à moi ce machin immonde ?


Les filles arrivent, trop souriantes pour être honnêtes :

- C'était bien, hein ?

- Dé-li-cieux ! dis-je, au moins aussi franche qu'elles, notant au passage leurs vains efforts pour dissimuler l'éponge douteuse dans leur dos.

 

Devant la douche, les Trois Grâces s'interrogent :

- T'as du savon ? Quelqu'un a pensé au shampooing ?

- Ben non. Et toi ?

- On m'avait pas dit...

Même pas honteuse, je fais appel à la générosité d'une habituée qui nous prête, moqueuse, toute la panoplie. A ce stade, le hammam au complet est déjà au courant que trois oies se baladent en liberté, alors...

On finit notre virée par un massage. J'ai payé pour vingt minutes, mais au bout d'un quart d'heure, la masseuse me renvoie parce qu'elle est épuisée...

 

J'attends les filles à l'extérieur (qui, elles, bénéficient d'un peu de rab) tout en sirotant un thé à la menthe lorsqu'une femme m'interpelle :

- Vous venez du hammam ?

- Oui.

- C'est bien ? Comment ça fonctionne ?

 

Pfff... Y'en a, j'vous jure, faudrait qu'elles sortent un peu le Dimanche !

 

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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 08:40

Le supermarché est mon ami : C'est le seul endroit où je me rends toutes les semaines sans faillir depuis plusieurs années. Même mes meilleures copines n'ont pas le droit à une visite aussi régulière !

Malgré mes tentatives de stockage en masse, je m'y retrouve immuablement tous les Jeudis, poussant mon caddie, parmi les rayons que je connais par cœur. J'y suis comme à la maison !

 

Sauf que l'autre jour, sans daigner m'en avertir, ils ont tout changé : Au moment où j'allais attraper le pot de Nutella (pour les enfants, pas pour moi !), je me suis retrouvée avec une boîte de pâté pour chien. J'ai bien hésité un instant, mais...je l'ai finalement reposée. L'angoisse s'est emparée de moi, je me suis demandée si je n'avais pas été téléportée dans un épisode de X-files (ouais, je sais, mes références, elles ont 20 ans...), m'attendant à tout moment à voir débarquer l'agent Mulder. Mais non, rien ne s'est passé, si ce n'est de voir les clients affolés courir partout, le désespoir au corps, cherchant fébrilement quelque conserve connue. Et on les comprend ! Imaginez une seconde qu'en rentrant chez vous, au moment de vous allonger sur votre lit, vous vous retrouviez coincé entre la commode et la table de nuit parce qu'un abruti a tout déménagé sans votre consentement ! Ah, je vois que vous commencez à réaliser l'ampleur du cataclysme...

 

Quoiqu'il en soit, après cet épisode déstabilisant, j'y ai repris mes petites habitudes, naviguant élégamment entre les yaourts et le jambon. Et, pour passer le temps, j'observe le contenu des caddies de mes compagnons de courses car, voyez-vous, j'ai inventé un nouveau dicton : « Dis-moi ce que ton caddie contient, je te dirai qui tu es. »

Démonstration :

Tiens, tiens, qu'est-ce qu'elle transporte celle-ci ? Des couches, du lait en poudre, des packs d'eau... A voir ses cernes sous les yeux, elle a du mal à se remettre de ce qui vient de lui arriver. Je la regarde, compréhensive, en essayant de lui faire passer un message subliminal : « Profite ma fille ! Tu peux encore stocker, tu n'es pas obligée de t'y coller toutes les semaines, tu verras dans quelques années... ».

Ouh la la, celle-là !! Pas très équilibré tout ça ma p'tite dame. Les calories, vous connaissez ? Vite, je fuis, ça pourrait être contagieux.

Voilà Marion, ma copine ! Ce qu'il y a de bien avec le supermarché, c'est qu'on y rencontre aussi les copines, ça permet de se donner les dernières nouvelles autour des carottes.

Je tombe des nues à la vue de son chariot : Je ne me doutais pas qu'elle buvait autant...

Stéphanie nous rejoint. Je lui désigne discrètement le contenu du caddie. Devant son air horrifié, je sais qu'on aura de quoi alimenter les potins de demain. D'un geste furtif, je recouvre mon pack de 36 bières sous les laitues, je ne voudrai pas qu'elles s'imaginent que moi aussi...

On échange quelques propos fondamentaux tels que, « Oh, je ne savais pas que tu venais le Jeudi ! La prochaine fois, on pourrait y aller ensemble, c'est plus sympa ! » avant de repartir à la chasse des promos du jour.

 

J'arrive à la caisse, le caddie chargé à bloc. Je fais la course avec l'autre blondasse qui, m'ayant repéré, fonce pour arriver la première. Rien qu'à voir son panier avec ses petits plats allégés, je pique un sprint et je lui passe sous le nez réalisant un dérapage contrôlé du plus bel effet avec mon bolide à roulettes. Je la toise, l'air de dire : « Pas mal, hein ? Prends-en de la graine ! Même à mon âge et fécondée plusieurs fois, t'es pas d'taille ! ».

Je dépose, sans me presser, chaque article sur le tapis roulant, m'amusant de l'impatience témoignée par cette jeune cadre à l'allure débordée, du style : « Je travaille moi ! Je n'ai pas de temps à perdre ! » Et bien moi aussi, je travaille, j'ai les courses à ranger, le déjeuner à préparer et après, euh, tout plein d'autres trucs hyper urgents.

Je ricane sournoisement quand une employée s'approche de la jeune demoiselle :

- Vous avez une caisse pour moins de dix articles. Celle-ci est réservée aux familles nombreuses.

Je lève le nez. Je tombe sur la pancarte « famille nombreuse » illustrée par une harpie traînant trois mouflets à ses basques... Ah ! Les traîtres ! Encore un truc pour nous stigmatiser !

J'ausculte mes chaussures, pas question de croiser le regard de la pimbêche.

 

Devant ma facture faramineuse, j'ai le droit à 10 jetons pour tenter de gagner une semaine aux Seychelles. Je les glisse un à un dans la machine à bonheur, cherchant déjà un moyen de faire garder les enfants.

Bip, bip, bip. J'ai gagné ! Les clients s'arrêtent, m'entourent, dissimulant mal leur convoitise. J'aperçois ma blondinette verte de rage : Avec ses plats à deux calories, pas de jetons !!! Bien fait !

L'appareil affiche mon gain : Un coupon de 3 euros à valoir sur mes prochains achats.

Pas grave. Je rejouerai Jeudi prochain !

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4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 20:18

Environ tous les 2 ans, je fais une crise de suractivité sportive. Elle s'impose brutalement à moi à l'approche des beaux jours qui coïncide bizarrement avec une invasion d'articles aussi explicites que culpabilisants : « Comment perdre vos kilos superflus ? », « Belle et ferme à 40 ans ? C'est encore possible ! ». Je croise ma silhouette dans le miroir et regrette presque que l'hiver ne dure pas 12 mois : A l'abri sous mon pull et ma doudoune, c'est la planque idéale. Mais voilà, comme tout le monde, dès l'apparition du soleil, j'ai besoin de faire prendre l'air à mes gambettes. Je les maquille d'un peu d'auto-bronzant pour masquer leur aspect maladif après de longs mois d'hibernation mais n'est-ce pas un peu (oui, un peu seulement !) de cellulite que je vois, là, implantée disgracieusement sur le haut de ma cuisse ?  Ah la la, c'est pas très beau, surtout quand mon regard coule sur la fille du magazine qui me nargue avec ses longues jambes toutes lisses... J'ai beau me dire que ces photos sont archi retouchées, que des fesses comme ça, ça n'existe pas dans la vraie vie, quand même, j'ai mal...

 

C'est décidé, je vais me remettre au sport !

Mon enthousiasme retombe aussi sec quand il me faut choisir lequel, car ce que je déteste

par-dessus tout, c'est de transpirer, de souffrir, d'être essoufflée, de devenir rouge tomate et de marcher en canard pendant des jours, pour un résultat qui se fait attendre des mois durant. Compte-tenu de ces contraintes, je suis mal barrée pour me fabriquer un corps de sirène avant l'été.

Entendons-nous bien : J'ai déjà un corps de sirène, seulement, c'est une sirène qui a eu 3 anguilles, alors, évidemment, il y a quelques retouches à faire...

 

Grignotant quelques barres chocolatées, j'exclue d'emblée le jogging qui, en plus d'être éreintant physiquement est complètement débile ; je cours suffisamment la journée pour ne pas me l'infliger par plaisir !

Je ne me suis pas réinscrite au club de gym, ça m'énerve, primo, de voir des bimbos qui se pavanent le justaucorps dans le derrière, secundo, de me rendre compte qu'il y a des mamies de plus de 70 ans qui ont plus de muscles que moi.

Je feuillette distraitement mon magazine, à la recherche d'une hypothétique solution quand soudain, miracle ! Ou devrai-je dire miracle! Je tombe sur deux « communiqués de presse » faits pour moi. L'un me vante les vertus d'une nouvelle pilule qui raffermit en dormant, l'autre, m'explique que grâce à de petites électrodes invisibles, je peux muscler mon corps tout en regardant ma série préférée à la télé ! Je suis une femme comblée, je vais enfin être une sportive de haut niveau sans en subir les désagréments.

Mon chéri arrive sur ces entrefaites, s'étonnant du bonheur qui irradie mon visage. Mutine, je lui passe les articles. Je l'observe, m'attendant à tout moment à ce qu'il partage mon enthousiasme proche du délire. Il fronce les sourcils, puis fait les yeux ronds, pour finalement s'écrouler dans un fou rire incontrôlable :

- Ah, ah, ah, ce que c'est drôle, parvient-il à articuler entre deux hoquets, et dire qu'il y a de pôvres filles pour croire à des trucs pareils !!

Et moi, de rire (jaune) avec lui. Bien sûr que je n'y crois pas ! Ca se saurait si ça marchait, hein ?

 

En attendant, je n'ai toujours pas trouvé l'activité dite sportive qui m'épargnera fatigue et douleurs tout en remodelant ma silhouette en une semaine, pourtant on ne peut pas dire que je manque de volonté, ça fait au moins deux jours que je cherche...

Fatiguée par tant d'efforts, je m'octroie une petite pause télé et là, je tombe sur une « Spéciale Météo » qui nous annonce que l'on va vivre l'été le plus pourri depuis trois décennies. Je dois être la seule à me réjouir :

Puisque mon maillot va rester sagement dans son tiroir, y'a plus urgence...

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4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 11:26

Avez-vous remarqué comme la vision d’une femme enceinte déclenche instantanément, non pas des contractions, mais une flopée de souvenirs de l’Association des Vétéranes des Salles d’Accouchement ? Surtout si l’intéressée en est à sa première grossesse, terrorisée par ce qui l’attend…

Chacune y va de sa petite anecdote, entre film d’horreur et thriller à rebondissements, laissant la pauvre ingénue se décomposer peu à peu jusqu’à qu’une âme faussement compatissante lâche :

-          Oh non, arrêtez ! Vous lui faites peur ! Rassure-toi, ça se passera très bien ! Et puis, maintenant qu’il y est, t’as plus le choix, il faut bien qu’il sorte !!

 

Et toutes de  s’esclaffer sur cette blague qu’elles trouvaient, à l’époque, du dernier mauvais goût…

Mais depuis, ne sont-elles pas passées, sans complexe, de l’état de primipare innocente à celui de multipare aguerrie ?

 

Une sorte d’hystérie générale s’empare de la horde.

Tour à tour, elles évoquent leurs souvenirs de campagne, en rajoutent trois tonnes pour lui démontrer à quel point elles ont agi en véritables héroïnes, serrant les dents, surmontant stoïquement une douleur inhumaine, terminant leur récit par un énigmatique :

« Tant qu’on l’a pas vécu, on ne peut pas comprendre… ».

Et de glisser un regard entendu vers le ventre mûr de la future accouchée défaillante qui souhaite plus que tout quitter cette meute de pondeuses excitées.

Rien à faire, la basse-cour fait bloc, encerclant la victime, sans échappatoire possible. Pas une ne viendra la sauver :

-          Et tu as pris combien de kilos ? commence la première.

-          Ah oui ! Quand même ! continue la seconde.

-          Ben dis donc, t’es pas sortie d’affaire…, renchérit la troisième.

-          Surtout que t’es plutôt de nature « généreuse »…, fait la quatrième qui ajoute, assénant le coup de grâce,  fais gaffe aux vergetures, ça tue !

 

La pauvre petite est tellement effondrée que, pour un peu, elle en perdrait les eaux ! Mais, refusant de capituler devant ce club ultra-fermé qui l’accueillera en son sein, elle le sait, dès qu’elle aura enfanté, ses pensées vengeresses s’envolent vers le responsable de son état actuel, des souffrances intolérables à venir et des futures années de vains régimes…

Surtout que les péroreuses, voyant qu’elles ont sans doute poussé le bouchon un peu trop loin – et craignant de le faire sauter prématurément - orientent subtilement la conversation vers le deuxième sujet digne de leur attention : Le géniteur.

 

Et le débat reprend de plus belle sur l’inutilité avérée d’un tel énergumène en salle de travail.

Entre celui-là qui tombe dans les pommes à la première contraction, celui-ci qui répète stupidement : « Fais le petit chien » alors qu’il n’a aucune idée de quoi ils parle vu qu’il n’a jamais assisté aux séances de préparation à l’accouchement  ou encore l’autre qui  se ronge les ongles dans le couloir parce que « Non, vraiment, chérie, c’est au dessus de mes forces, j’ai peur que l’image de la femme ultra-sexy que tu es à mes yeux n’en soit ternie à jamais. », les langues se délient sous un déluge d’applaudissements.

 

Dans quelques semaines, notre mignonne primipare rejoindra triomphalement le clan des vétéranes et, sous l’œil terrorisé de son innocente remplaçante, n’épargnera aucun détail sur cet évènement qui a fait d’elle « une femme qui sait…que sans la péridurale, elle serait une fervente militante de la politique pour l’enfant unique… »

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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 14:16

Il me prend l'envie soudaine d'aller chez le coiffeur. Au diable l'avarice, j'ai besoin de changer de tête, je me prépare allègrement à lâcher dans les cent euros au moins. Deux ans que je n'y ai pas mis les pieds donc, si on fait le compte de ce que je n'ai pas dépensé, ça devient une super promo. Je suis contente, je viens de trouver un justificatif imparable au trou budgétaire du mois !

Impatiente, je file chez le coiffeur du coin dont la vitrine me fait de l'œil, aguicheuse : Coiffeur visagiste, morphologiste.

 

J'entre dans le salon, emplie d'espoir. Je rêve d'une coupe ni trop courte ni trop longue, facile à coiffer, sans brushing matinal mais qui donne du volume, naturelle un rien sophistiquée avec quelques mèches ondulées tombant harmonieusement autour du visage. Je veux dissimuler mes quelques cheveux blancs de façon durable sans avoir à revenir tous les mois (d'accord, là, je rêve !) ; je veux me métamorphoser en quarantenaire resplendissante à la chevelure flamboyante comme dans les magazines, oui, c'est ça que je veux !

 

Ils sont tellement affairés là-dedans que personne ne me remarque, preuve incontestable qu'il me faut changer de coiffure. J'attends gentiment, je ne suis pas pressée, du moment qu'ils me prennent immédiatement.

Un homme me remarque enfin, il s'approche, une paire de ciseaux à la main :

- Vous avez rendez-vous ?

- Bonjour !

Je déteste les gens qui ne disent pas bonjour, c'est le B-A BA de la politesse tout de même, après, on s'étonne que les enfants soient mal-élevés !

- Oui, euh, bonjour. Vous avez rendez-vous ?

Je papillonne des paupières, me tortille légèrement tentant une approche de femme désespérée :

- Pas vraiment... Mais vous avez vu les dégâts ?

Je tire mes cheveux de chaque côté pour qu'il ait un aperçu du chantier. Puisque le ridicule ne tue pas, j'en fais des tonnes pourvu qu'il me prenne en pitié. Il m'observe, tâte la marchandise et, devant son air dégoûté, je sais que j'ai gagné.

- Vous voulez quoi au juste ?

J'élude par une pirouette aussi fine que drôle :

- C'est vous le coiffeur paysagiste, euh...visagiste, à vous de me le dire !

- Une coupe ?

- Oui, oui, mais pas trop courte hein ?

- Des mèches ?

- Oh oui, plein de mèches, mais pas trop blondes !

- Bon. Asseyez-vous là. En attendant, vous n'avez qu'à feuilleter les catalogues. Si vous trouvez quelque chose qui vous plaît, on verra ce qu'on peut faire.

J'ai un flash-back. Deux ans en arrière, autre coiffeur, mêmes discours, mêmes catalogues, même coupe depuis 20 ans... Toutefois, je suis confiante. Celui-là a oublié d'être sympathique, c'est le signe qu'il doit être compétent.

 

Passage obligé par le shampouinage, vingt euros de gâchés, j'ai lavé mes cheveux ce matin.

Je m'assois, tout sourire devant le miroir, le catalogue ouvert sur mes genoux :

- Je veux ça !

L'artiste regarde la photo, regarde mes cheveux, me regarde, moi, et répond, d'un air las :

- Elle, elle a le cheveu épais, souple, du volume naturel qui donne de l'ampleur à la coupe.

- Oui ? Et alors ?

- Alors, on n'obtiendra jamais les mêmes résultats avec vous.

C'est toujours pareil ! On nous montre pleins de jolies coiffures, on nous donne envie et au final, ce n'est jamais pour nous !

Sèchement, je rétorque :

- Qu'est-ce que vous me conseillez ?

- Le carré.

- Mais j'ai un carré depuis que je suis née ! C'est bien la peine d'être visagiste, tiens ! Les techniques ont évolué depuis le temps, il y a sûrement un moyen de me donner du volume !

- Oui. Un carré.

- Si on essayait une permanente ?

- Vous l'avez déjà fait ?

- Oui...

- Et ?

Je suis bien obligée d'avouer qu'à part des cheveux cramés et une décoloration abusive, ladite permanente ne m'a guère laissé de souvenirs plus enchanteurs.

- Bien, reprend-il, maintenant que vous êtes décidée sur la coupe, pour les mèches qu'est-ce qu'on fait ?

- J'ai toujours rêvé d'être brune...

Rien qu'à voir son air pincé, j'ai comme l'intuition que je l'agace...

- Des mèches brunes sur un blond cendré ???? Vous voulez lancer une mode ou c'est votre côté punk inassouvi qui se réveille ?

J'ai envie de lui répondre : « Les deux, mon capitaine ! », au lieu de cela, je tente de lui expliquer, calmement, comment je vois les choses :

- Pas des mèches ! Je rêve d'être brune. Complètement ! Je suis certaine que ça donnerait plus de caractère à mon carré, puisque carré est mon destin...

- Pour le caractère, je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c'est que vous allez prendre 15 ans de plus.

Argument sans appel. Je rends les armes, vaincue. Profitant de ma faiblesse, il m'envoie directement au tapis :

- Vous avez le cheveu terne, filasse, sans tenue, en un mot, plat. Le carré donnera l'illusion d'un peu de volume, quoiqu'à mon avis, vous ayez intérêt à faire des implants. Il est vrai que la calvitie est rare chez la femme mais cela ne m'étonnerait pas que vous vous retrouviez, dans quelques années, avec des trous disgracieux.

Bon, pour la couleur, des mèches plus claires pour égayer un peu tout ça. On y va ?

 

Je suis sonnée. Non content d'avoir énoncé son verdict haut et fort afin que tout le salon en profite, il a réussi à me mettre le moral dans les chaussettes.

Il prend mon mutisme pour un signe d'assentiment et me refile entre les mains d'une collègue, laquelle tente de me dérider par une conversation aussi plate que mes cheveux.

Deux heures et trente minutes plus tard, coupée au carré et méchée, délestée de quelques 120 euros, je sors de là, triste, pleurant sur mon rêve inaccessible de crinière sauvage, quand une amie m'interpelle :

- Dis donc, toi, ça n'a pas l'air d'aller ! Qu'est-ce qui se passe ? Tu veux qu'on en parle ?

- Je sors de chez le coiffeur.

- Je comprends...

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Le principe de la protection du droit d'auteur est posé par l'article L.111-1 du code de la propriété intellectuelle (CPI) «l'auteur d'une œuvre de l'esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création d'un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d'ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d'ordre patrimonial».

L'ensemble de ces droits figure dans la première partie du code de la propriété intellectuelle qui codifie les lois du 11 mars 1957 et du 3 juillet 1985.

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