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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 07:00

colon.jpgOn dit que les voies du Seigneur sont impénétrables, mais qu’en est-il de nos voies intestinales ? Pour ma part, elles me paraissent tout aussi insondables…

Heureux ceux qui se déchargent de leur fardeau encombrant aussi aisément qu’ils vident la poubelle ! Ils s’en vont, allégés d’un grand poids, vers d’autres préoccupations autrement plus réjouissantes.

 

On ne pense pas assez souvent aux infortunés qui, au-delà de 48 heures, sentent avec appréhension leur gros intestin s’embouteiller sans espoir d’amélioration à court terme. Car si, sur l’autoroute, on peut s’échapper par une sortie parallèle, dans le cas qui nous occupe, une seule débouchée s’offre au coincé; or, lorsque celle-ci est obstruée, il a de grandes chances de se retrouver très vite dans le purin !

Bien que n’ayant pas fait d’étude approfondie, il semblerait que la tendance à l’engorgement soit un état plus féminin que masculin...

 

Contrairement aux idées reçues, une femme coincée ne se promène pas avec un balai dans le derrière mais se meut d’une démarche traînante, légèrement courbée, les deux mains fréquemment portées à son abdomen. Son visage tendu n’abhorrant aucune félicité, on en déduit qu’elle n’est pas enceinte mais plus vraisemblablement constipée !

 

Lors de votre dernier séjour à l’étranger, bien à l’aise dans votre hôtel, il est très probable que vous l’ayez rencontrée…

Souvenez-vous de cette jeune femme qui, se joignant avec quelques minutes de retard à la table familiale du petit déjeuner, s’assoit lourdement, répondant par une dénégation muette aux question que tous lui posent :

  • -         Alors ?
  • -         Rien ? T’es sûre ?
  • -         Tu n’as peut-être pas suffisamment essayé…

La pauvre… Ne voient-ils pas qu’elle a poussé à s’en faire éclater les veines du visage ? Et, par souci des convenances ainsi que des oreilles indiscrètes des tables voisines, elle tait l’excroissance douloureuse apparue lors de ses vains efforts…

 

Elle le sait, pourtant, qu’en dehors de son trône personnel, elle rechigne à se détendre sur des sièges étrangers n’épousant pas à la perfection les courbes de sa croupe ! Que n’a-t-elle emmenée cette eau miraculeuse qui, tant de fois, l’a sauvée de cet engorgement par trop incommodant !

A défaut, elle mastique, sous les regards moqueurs de ses familiaux quelques pruneaux rassis dont seules les plus nouées en acceptent la consommation. C’est avec humilité et compréhension que les encombrées font connaissance autour de ces fruits rabougris, se souhaitant dans une prière muette, bonne chance pour un dénouement heureux.

 

C’est au moment d’exposer son corps au soleil que l’infortunée mesure toute l’étendue de sa misère : Elle, si fière de son ventre parfait, voit alors surgir une panse digne des plus grands buveurs de bière. Les regards en coin des femelles alentours lui confirment qu’elles n’ont rien à lui envier; celui de son époux que l’heure est grave et qu’il faut agir :

  • -         Chérie, aux grands maux, les grands moyens !

Et il l’entraîne, à son corps défendant, vers la salle de sport où il lui garantit qu’après une séance intense de footing, elle propulsera son trop plein aussi facilement que mettre une lettre à la poste ! Elle n’y croit guère, mais lorsque quelques heures plus tard, elle sent son corps lui lancer des signaux reconnaissables, c’est avec espoir qu’elle confie à son compagnon :

  • -         Je crois que ça vient !
  • -         Courage ! Je sais que tu peux y arriver !

Que d’espérances réduites à néant lorsqu’elle lui annonce, penaude, que seules trois minuscules fèces se sont péniblement extraites de son tuyau malmené. D’un naturel très optimiste, il la félicite d’avoir fait sauter le bouchon, nul doute que les flots se déchaîneront prochainement !

  • -         En attendant, lui dit-il, mange des pruneaux, marche, saute, nage, inscris-toi au cours de danse du ventre, bouge ton corps, il te le rendra au centuple !

Pourtant, au cours des jours suivants, son corps ne lui rend rien du tout (ou si peu), elle se gave de pruneaux, ses muscles sont endoloris par les excès sportifs et surtout, elle jette un regard envieux à ses compagnons de voyage affectés par une dysenterie tant convoitée.

 

Enfin sur sa terre, à peine le pied posé sur son sol natal, son abdomen paresseux se réveille et fête comme il se doit le retour au bercail !

Dans un « Ah ! » de soulagement, elle vide son sac, surprise toutefois de la capacité de rétention corporelle.

Plein de sollicitude, son époux s’enquiert de son état :

  • -         Alors ? T’es débouchée ?
  • -         Complètement ! En revanche, on a un léger problème d’écoulement…

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 07:00

Cire-Boite-12-paires.jpgNon ce n’est pas un mythe ! Les hommes ronflent, un point c’est tout ! Les femmes aussi, c’est vrai, mais de façon plus subtile, sinon, pourquoi parlerait-on plus souvent du ronflement masculin que féminin ? Cette question étant résolue, n’y revenons plus.

 

J’ai toujours éprouvé une grande compassion pour celles qui partagent leur couche avec une locomotive en pleine action, imaginant sans peine leurs nuits agitées, leur sommeil entrecoupé de grognements en tous genres.

 

De la compassion pour ces femmes d’hier qui passaient directement de la maison paternelle au pageot marital sans se douter un instant de l’enfer cacophonique de leurs nuitées à venir. Malgré les allusions pudibondes de leurs mères quant aux devoirs obscurs d’une femme mariée, jamais, elles ne se seraient doutées qu’elles vivraient un tel cauchemar.

On ne peut que plaindre ces pauvres créatures qui s’avançaient, innocentes vers une future vie d’insomniaque.

 

Mais est-il encore possible de ressentir la moindre pitié face à ces femmes passives devant cette tare masculine, allant jusqu’à finir leurs nuits sur un canapé défoncé laissant à leur conjoint la jouissance du lit double aux draps parfumés à la lavande ?

Ne se sont-elles pas aperçues, ces gourdasses, après avoir commis le péché originel que leur amant s’endormait, bienheureux, la narine frétillante d’un timide ronronnement pour ensuite s’enhardir d’un formidable rugissement ?

Ne se sont-elles pas laissées conduire à l’autel le tympan encore douloureux de ces bourdonnements incessants ?

 

Aussi impensable que cela puisse paraître, elles sont pourtant exemptes de reproches car l’Amour, l’Admiration, le Bonheur d’avoir su trouver l’âme sœur ont occultés –entre autres - les imperfections nocturnes de l’Adoré.

Par ailleurs, le jeune fourbe, sur les conseils paternels, aura pris soin, avant de lui passer la corde au cou, de plonger sa dulcinée dans les bienfaits d’un sommeil artificiel la rendant sourde aux aléas sonores des naseaux maritaux.

 

La voici donc piégée !!!

 

Alors qu’elle entre d’un pas joyeux dans les charmes qu’elle imagine coquins de la vie conjugale, désaccoutumée des vapeurs soporifiques des narcotiques que son désormais mari ne prend plus la peine de dissoudre dans sa tisane, elle entrevoit, ou plutôt elle «entrentend » l’horrible tintamarre qui accompagnera désormais ses traversées nocturnes. Les yeux grands ouverts, à force de scruter l’obscurité, peut-être même en deviendra-t-elle nyctalope.

Son ouïe exacerbée par le souffle rauque de son voisin de droite, elle en perdra le sommeil, contrôlée par son cerveau à l’affût de la moindre sonorité malveillante.

 

Elle en viendra alors à envisager toutes sortes de solutions pour faire cesser ce supplice digne de l’Inquisition, de la batte de baseball radicale mais salissante à l’étouffement par l’oreiller requérant une certaine force physique.

 

De guerre lasse, parce qu’elle aime cet homme mais surtout parce qu’elle craint de ne devoir partager sa cellule avec des ronfleurs patentés, elle se dirigera d’un pas lourd à la pharmacie et demandera dans un chuchotement honteux qu’on lui cède une paire de boules…cireuses.

 

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 07:00

palmedor.jpgSi ma copine Muriel n’a jamais voulu être une actrice mais épicière et fée (idéalement les deux à la fois, c’est plus commode), mon rêve à moi, a toujours été de gravir les marches du Palais des Festivals et des Congrès de Cannes.

 

 

Vêtue d’un long fourreau de velours noir mettant en valeur mes formes harmonieuses, montée sur des escarpins aux talons compensés, ma chevelure aux extensions insoupçonnables livrée aux facéties du vent, je me voyais, je me vois, je me verrai monter ces marches aussi lentement que possible (sans me tordre la cheville, d’où les talons compensés…), offrant aux photographes, journalistes, télévisions internationales et badauds en crise d’apoplexie, le luxe de m’admirer sous toutes les coutures, imaginant avec délectation cette mère de famille rentrant en son logis, le regard empli de ma divine personne, relatant avec emphase aux gremlins et consort cette rencontre improbable qui illuminera d’un rayon céleste le reste de son existence monotone.

 

Je sens que je m’égare légèrement… Où en étais-je ?

Ah oui ! Quel rapport avec ma copine Muriel ? Eh bien, il était écrit qu’elle serait la messagère de cette gloire tant convoitée…

 

C’est au cours d’un déjeuner aussi sympathique que détendu qu’elle m’informa qu’entre autres activités, elle était devenue l’héroïne d’une série diffusée actuellement sur Orange.

Ma fourchette de hachis m’en tomba des mains, ma bouche s’arrondit d’un « Oh » de fascination, mes yeux s’exorbitèrent de stupéfaction.

 

- C’est pas bon ? s’enquit-elle, scrutant la purée qui dégoulinait délicatement sur mon menton.

 

Je me ruai aux toilettes, fis disparaître d’un coup de langue la pomme de terre séchée, sortis en hâte poudre, mascara, fards de toutes sortes et rouge à lèvres grenat et réapparus, largement souriante, la voix quelque peu déformée par mon état proche de l’hystérie.

 

- T’es actriiiiiice ???? T’es actriiiiiice ?! T’es actriiiiiiice !!!!!

- Euh… Oui, me dit-elle, mais je ne l’ai pas fait exprès. Au départ, c’était pour aider mon Jicé. Il est réalisateur, scénariste et pied-noir !

- T’es maquée avec un réalisateur ??? T’es maquée avec un scénariste ?! T’es maquée avec un pied-noir !!!!

 

Moi qui depuis le berceau rêvait d’une telle aventure, n’hésitant pas à plus de xx années à faire la sortie des Collèges dans l’espoir de me faire repérer – soit dit en passant, je me fais beaucoup repérer, au risque de me faire embarquer – je pensais que la vie était décidemment trop injuste… (le personnage de Caliméro est un rôle que j’interprète très bien aussi !)

 

Pourtant, il était écrit que c’est par Muriel que le destin frapperait à ma boîte e-mail :

« Salut Sophie, ça te dirait un petit rôle dans FDP ? »

 

FDP ne sont pas les initiales d’une insulte si usitée qu’on se demande si elle a encore un sens mais celle de « Faits Divers Paranormaux », une série ovni ayant pour objet le paranormal dans le quotidien d’un couple (Muriel et Jicé) tout ce qu’il y a d’ordinaire. Les petits hommes verts débarquent au milieu des épluchures de patates, les fantômes hantent gentiment la banlieue en s’exerçant aux claquettes et Spiderman se sert de sa toile d’araignée pour ficeler les rôtis.

Le tout servi en 26 épisodes de  5 minutes diffusés les jours de semaine à 20 h 30 jusqu’à la mi-mai sur la chaîne Orange Ciné-Choc.

 

Au terme d’une courte réflexion, j’envoyai ma réponse :

« Oui, Oui, OUI, je le veux ! Où, quand, comment, quel rôle ? »

« T’affole pas, c’est pas pour la série mais pour le blog crée en accompagnement. Tu jouerais ma copine d’enfance. »

 

C’est un début me dis-je, tous les chemins mènent à Cannes, même le web !

Pourtant, la suite prouva que j’aurais dû me méfier…

 

« Salut, m’écrivit Muriel, Mardi 11 heures, t’es libre ? »

« Pas de problèmes, répondis-je, combien de jours dure le tournage ? Il faut que je m’organise… »

« Une heure. »

 

Ne voyant que le bon côté des choses, je me dis que c’était autant de frais de baby-sitting d’économisés.

 

« Comment dois-je m’habiller, me maquiller, le coiffeur est-il remboursé ? »

« Viens comme tu es. »

« Et mon texte ? Il faut que je l’apprenne ! »

« T’inquiète pas pour ça. »

 

Une petite voix me souffla que tout cela n’était pas tout à fait normal… En même temps quoi de plus normal pour une série paranormale !

Je soignai toutefois ma tenue – Jean, baskets, doudoune – et m’engouffrai dans les ruelles étranges de la banlieue parisienne…

 

Sur place, pas du tout impressionnée (entre gens du 7ème art, on se comprend), Jicé m’expliqua mon rôle. Décelant aussitôt la grande actrice qui sommeille en moi, il me laissa carte blanche :

- Tu es la copine d’enfance de Muriel que tu retrouves par hasard dans la rue. Muriel, sa maman Simone et moi nous rendons au commissariat pour signaler l’étrange réapparition de mon frère depuis longtemps disparu. C’est à ce moment-là que tu tombes sur nous. Tu peux par exemple, être mère de 8 enfants, vivre des pensions alimentaires de tes 4 ex-maris… Ah oui, on t’a préparé un cabas parce que tu reviens du supermarché ! »

 

Je le regardais interloquée, prête à en découdre :

« Non mais attends ! Les courses, c’est mon quotidien, t’aurais pas un truc un peu plus glamour ???? »

Mais avant que je puisse me rebiffer, ce fut Muriel qui m’asséna le coup de glamour :

- Alors tu vois, comme on est copines depuis la maternelle, Jicé voulait qu’on ait une sorte de code, alors, j’ai pensé à… »

 

Après tout, même les plus grandes actrices ont commencé par des rôles frisant le… le…. et je préfère que vous l’appreniez par moi plutôt que par les journaux : C’est LA !

 

PS : Arthur, si tu passes par ici, ce ne sera pas nécessaire de montrer cette casserole, tout le monde l’aura déjà vue. Merci.

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 07:00

- Dis Maman, t’as bien dormi cette nuit ?

 

De deux choses l’une : Soit le gremlin a un truc à quémander, soit il s’enquiert gratuitement de la qualité de mon sommeil. Je choisis la seconde option. Optimisme, quand tu nous tiens…

 

- Très bien, mon petit gremlin adoré, c’est gentil de t’en inqu…

- Ah ? Parce qu’on dirait pas, assène-t-il, l’air de rien, une main tendue vers la brioche home-made de Carrouf.

- Pas touche à MA brioche ! fais-je en lui tapant sur les doigts, puis, radoucie, dis-moi, gremlin affamé, cette remarque insinuerait-elle que, par le plus grand des hasards, tu ne me trouverais pas à mon avantage ce matin ?

- J’comprends rien à c’que tu dis. J’peux avoir de la brioche ?

 

J’hésite un instant à l’engloutir d’un seul coup sous son nez mais la vérification de mon apparence physique m’apparaît bien plus vitale.

D’une démarche nonchalante, je me dirige vers mon beau miroir, entendant déjà sa douce mélodie :

- Ô ma reine, de toutes les reines de ce royaume, tu es la plus… MAIS C’EST QUOI CETTE TRONCHE ?????

 

Miséricorde, tout y est ! Le cheveu terne et filasse, le visage bouffi avec la marque des draps incrustée sur la joue gauche, l’œil vaseux, le teint blafard moucheté de quelques rougeurs boutonneuses clairsemant ce visage qui n’est pas le mien, certes non ! Je ne peux décidemment pas sortir avec cette tête là !

- Tu peux emmener les gremlins à l’école, demande-je à Mr Gremlin.

- Désolé, j’ai une réunion à 9 heures.

- Oui, ben moi, je ne peux pas mettre la tête dehors !

- Pourquoi, t’es malade ?

- Regarde-moi !

- Oui… T’es jolie tout plein !

 

La dépression s’abat sur tout mon être…

 

- Bouh, ouh, ouh… Tu ne m’aimes plus, uh, uh…, ch’uis moche, oche, oche, ch’uis boutonneuse, euse, euse, ch’uis… T’AS UNE MAITRESSE !!! C’est ça hein ? AVOUE !

 

Mr Gremlin, qui doit être au bureau dans 40 minutes pétantes, se demande comment il va se débrouiller pour se sortir sans trop de bobo de cette situation affligeante sachant qu’il est maintenu contre le mur par une vampiresse l’étranglant avec sa cravate.

La vie de cet homme n’est pas aisée, aussi arrêtons-nous quelques instants et pénétrons dans son cerveau malmené par les névroses de son épouse :

 

« Bon, je fais quoi moi maintenant ? Si je lui dis qu’elle a effectivement une sale gueule, je m’en prends une. Si je lui dis que non, je m’en prends une. Ah mais c’est vrai qu’elle a un bouton sur le menton… A part ça, je ne vois pas trop de différences…

Une maîtresse ! Remarque, je pourrais si je voulais… mais m’en coltiner deux comme elle ! Comment ils font, tous ces hommes avec deux femmes ? Ils doivent avoir un de ces sang-froid… Ca force l’admiration…

Aie ! C’est qu’elle me fait mal avec son demi-muscle !

Ce qu’elle est compliquée quand même ! Ma mère, elle n’est pas si tordue que ça… Sa mère, si. Si je lui dis ça, on est partis pour la grande tirade familiale, et, la veille de week-end, ce serait très mal joué…

Bon, c’est pas tout ça, quand il faut y aller, il faut y aller ! »

 

- Ma chérie : Oui tu as une sale gueule ce matin, ça ne m’empêche pas de t’aimer, quoiqu’il y ait des jours... Non, je n’ai pas de maîtresse, tu comptes pour deux, et même plus ! Maintenant tu lâches ma cravate, faut vraiment que j’aille respirer bosser !

 

Avant de partir, l’homme s’adresse à son fiston :

- Mon fils, retiens bien ceci, c’est important pour ton avenir : Avec une femme, quoique tu fasses, tu joues, tu perds ! C’est mathématique...

 

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 07:00

coupe.jpg« Je vous déclare mariés, pour le meilleur et pour le pire. »

 

Je ne sais pas si Monsieur le Maire ou Monsieur le Curé utilisent encore cette formule mais ce que je sais c’est que pour éviter le pire, il existe un truc imparable : Ne pas s’abonner à Canal+ et encore moins au Bouquet !

Car, même si on a la chance d’avoir épousé un homme qui n’est pas shooté au ballon rond, nul doute que l’abonnement infernal fera de lui un adepte de ladite baballe, ne serait-ce que pour en amortir le prix exorbitant.

 

Même avec ça, on n’est pas sorties du stade !

Entre la Coupe d’Europe, la Ligue des Champions, la Coupe de la Ligue, la Coupe de France et d’ailleurs, La Coupe du Monde, les rencontres aller, retour, devant, derrière, il devient difficile de dribler entre les matchs pour regarder Dr House tranquille…

Pour ne pas être mise totalement sur la touche et céder à l’adversaire le monopole de la télécommande, mieux vaut pratiquer l’esprit d’équipe et passer l’engin plutôt que d’envoyer un méchant coup de boule qui nous vaudra aussitôt une disqualification pour les soirées à venir…

 

De nature curieuse, on essaie malgré tout de s’intéresser au jeu par des remarques pertinentes  telles que « C’est qui les blancs ? », « Oh, le n°10, vise les jambes !! », « Ca mérite un carton ça, tu ne trouves pas ? » ou encore « Pourquoi il est par terre celui-là ? Tiens c’est drôle, on dirait qu’il chante Allô Maman Bobo… »

 

Mais, malgré nos efforts, on se retrouve vite reléguée sur le banc de touche et il ne nous reste plus qu’à observer les vestiaires. Et là, on s’accroche à nos crampons parce que, ce qu’il s’y passe, c’est encore mieux que House, Desperate Housewives et FBI : Portés disparus réunis !

 

Après la période Aimé Jacquet qui fit vendre nombre de quotidiens et combla le vide des journaux télévisés jusqu’à en faire la Une, c’est au tour de Raymond Domenech d’entrer dans la danse des « Je t’aime, moi non plus », sauf que je crois bien qu’il en est encore au stade du « moi non plus »… Voilà six ans qu’il joue les prolongations sans pour autant parvenir à marquer le but décisif, ce qui a l’avantage de nous procurer un sujet de conversation bien pratique lorsqu’on n’a rien à dire, surtout quand on a épuisé celui de la main de Thierry Henry !

 

A la mi-temps, toute en sueur tant le suspens est dense (2 gnons, 3 chevilles piétinées, une sortie en brancard et 4 insultes, c’est pas rien !), on tente un zapping vers Grégory H. mais le coup de sifflet strident de l’arbitre en salon nous arrête dans notre élan. C’est que, au cas où nous aurions raté quelques actions cruciales quant à la compréhension du match, on a droit à un résumé aussi visuel que sonore : « Oui, oui, OUI !!!.... Oh, non… », « Il y va, il y va, aie, aie, aie, le tacle… », « Quelle passe mes enfants, quelle passe ! »

Eh oui, dans ces conditions, c’est sûr, on comprend tout de suite mieux…

 

La partie reprend, chacun regagne sa place et on est fière de remarquer que les deux équipes ont changé de camp sans qu’on ne nous le précise. Les joueurs font mumuse, les paupières s’alourdissent, une douce torpeur nous envahit quand un hurlement accompagné d’une empoignade du bras droit nous font grimper au rideau de peur et de douleur.

- BUUUUUUUT !!!!!

 

Loin de partager la joie du supporter hystérique, on lui sort sans état d’âme un carton rouge pour avoir réveillé le gremlin qui, c’est certain, ne se rendormira que longtemps après la troisième mi-temps. On frise l’émeute, la tension est palpable, l’affrontement parait inévitable…

Heureusement pour nous, une erreur d’arbitrage met tout le monde d’accord, le calme est revenu alors que l’écran plat scande : « Aux ch… l’arbitre ! »

Au terme des quatre-vingt dix minutes, le score étant aussi nul que les entraîneurs, on se promet que le match retour de la semaine prochaine se soldera par le visionnage non-stop de quatre épisodes de Dr House !

 

Ca tombe bien, de toute façon, il n’y a plus de bière…

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 07:00

patron.jpgUne famille, ça fonctionne comme une entreprise. Il y a un plan à réaliser, un budget à respecter révisé tous les trois mois (souvent à la baisse), des livraisons à tenir, une équipe à manager, des promotions à accorder ou des sanctions à administrer. Le patron est bien plus souvent critiqué qu’admiré, les employés préféreraient débuter leur carrière par une retraite confortable, aussi n’est-il pas dénué de fondement de faire passer une fois par an un entretien d’évaluation à chaque individu, histoire de remettre les pendules à l’heure, aussi bien du côté patronal comme de celui des syndiqués.

 

Le jour J, ayant fixé à chacun une heure exacte de rendez-vous, on s’installe, prenant soin de maintenir une distance de sécurité avec l’évalué, laissant la porte de la pièce ouverte, coupant court à toute future tentative d’accusation de harcèlement.

 

Honneur aux anciens, c’est donc avec la plus vieille collaboratrice que la séance débute :

 

Boss :

Bilan de l’année, compétences acquises, points à améliorer, vision de votre avenir à 3 ans.

 

Grande Gremlin :

Ben, ça roule.

 

Boss :

Je dirais plutôt : Année globalement satisfaisante, mais doit encore s’améliorer dans le rangement de sa chambre. Quelques efforts supplémentaires et vous pourrez prétendre à une promotion l’année prochaine. Merci.

Gremlin mâle, bonjour, mêmes questions.

 

Gremlin Mâle :

Ben ça va. Et toi ?

 

Boss :

Nous n’avons pas élevé les cochons ensemble, veuillez user à mon encontre du respect qui m’est dû. En ce qui me concerne, je remarque que les objectifs fixés quant à votre propreté corporelle sont loin d’être atteints. En conséquence, point de prime cette année. Vous êtes sur la sellette mon ami, je compte sur vous pour vous reprendre. Merci.

Petite Gremlin, prenez place. Je vous écoute.

 

Petite Gremlin :

Gremlin Mâle, ben, il m’a mordu ! J’peux avoir un bonbon ?

 

Boss :

Voyez-vous, j’avais fondé en vous de grands espoirs mais votre attitude dénonciatrice me force à revoir votre plan de carrière. Brisons-là !

Mr Gremlin, assieds-toi mon chéri. Ca va ?

 

Mr Gremlin :

C’est quoi c’délire ?

 

Boss :

T’occupe... Dis-donc, j’ai toujours pas vu passer ta prime, t’as bien travaillé au moins ? Allez mon chou, tu peux disposer, mais penses-y ok ?

 

Vu le climat de conflits sociaux régnant sur le pays, les collaborateurs décident de s’unir, séquestrent la boss dans la cuisine, réclamant justice, amélioration des conditions de travail et augmentation de salaire réglable sur le champ en Petits Ecoliers et 1664.

 

La boss tente de calmer la rébellion qui met en péril son entreprise, expliquant que les caisses sont vides, que la crise touche tout à chacun et qu’à moins de solidarité elle sera bientôt obligée de mettre la clé sous la porte.

 

Les employés s’emportent, s’énervent, l’accusent de se moquer ! L’un deux exhibe un ensemble de marque récemment acquis (en solde certes) : « Et vous voulez nous faire croire que les caisses sont vides ? Vous nous refusez nos biscuits alors que vous-même, en plus de deux pulls mensuels, vous versez un tailleur en prime ! Et les trous dans nos baskets hein, qu’en faites-vous ???»

La menace plane d’alerter les médias, la boss essaie de se justifier : « C’est mon tailleur de l’année dernière que je n’avais pas encore acheté… » Rien n’y fait.

 

A bout d’arguments, elle propose de démissionner moyennant compensation : « Puisque c’est comme ça, je ne nettoierais plus vos vêtements,  ne cuisinerais que des plats en boîte mais continuerais à faire les lits ! »

 

« Comment ? s’exclament ses subordonnés, vous osez négocier un parachute doré ?! C’est un peu trop facile ! Prenez vos responsabilités, rendez ces tailleurs inutiles, achetez-nous de nouvelles chaussures, des gâteaux et de la bière belge, sinon, on vous colle un procès médiatisé jusque chez les voisins ! »

 

Acculée, la boss abdique. Après tout, cette entreprise c’est tout de même sa famille…

 

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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 07:00

 

mepris.jpg

 

Monsieur,

 

Vous ne m’en voudrez pas de vous adresser cette lettre mais à chaque fois que j’ai ouvert la bouche pour vous admonester devant votre conduite des plus offensantes à mon égard, vous vous êtes courageusement enfui, toutes armes flageolantes alors que vous tentiez de les arborer si fièrement quelques instants auparavant.

De votre espèce, j’en ai trop rencontré  et ce, dès mon plus jeune âge. L’apprentissage de votre existence fait désormais partie de l’éducation donnée aux plus petits. Ne vous méprenez pas, nulle flatterie dans cela, de vous évoquer, je m’en passerais bien, mais voilà, vous êtes un de ces fléaux dont on apprend à se prémunir.

 

Bien que sévissant en tous lieux et circonstances, force est d’avouer que souvent, vous m’avez eue par surprise. Etait-ce cet air bonhomme qui m’endormit alors que seule avec vous dans une rame, vous jugeâtes approprié de faire respirer à vos attributs l’air déjà vicié du wagon ? Par souci de coquetterie, ce jour-là, j’avais négligé de chausser mes binocles et seule une certaine régularité de mouvement me prévint que vous étiez tout à votre affaire…

Bien malgré moi, mon cœur se mit à battre violemment, le sang à rougir mes joues, mes genoux à se serrer étroitement et mes mains agrippèrent fermement le manche de mon parapluie, prête à le planter dans votre abdomen à la moindre tentative de rapprochement.

Cette situation ne présentait guère de risques pour vous, les portes s’ouvrirent trop vite et je crois bien que la frustration s’empara de vous au moment où votre main, sèche, remballa la marchandise.

 

Alors, vous vous enhardîtes. Qui ne risque rien n’a rien, tout effort méritant réconfort, n’est-ce pas ?

Je vous rencontrais à nouveau (ou bien un de vos jumeaux) en pleine heure de pointe, serrés les uns contre les autres. L’espace était si comprimé qu’il était bien difficile d’esquisser un seul geste.

Pas pour vous.

 

Libérant prestement l’animal, vous vous frottâtes sans plus de retenue. Le hasard fit que ma cuisse se trouva sur votre chemin, et, passé le premier moment d’offense, ma main, toujours en alerte, dégaina sa fidèle aiguille à coudre pour se piquer dans votre excroissance. Le cri qui vous échappa fit converger tous les regards vers vous. A vous voir, on vous aurait donné le bon Dieu sans confession…

Les hommes s’enquirent de votre bien-être, les femmes comprirent… Un élan de solidarité les unit, elles commencèrent à vous apostropher tout en me congratulant pour mon ingénieuse riposte qui ne manquait pas de piquant. Les hommes, honteux de leur méprise, vous insultèrent, vous huèrent en vous jetant dehors.

Vous prîtes la fuite, la queue entre les jambes.

 

La honte, si tant est que vous en éprouvâtes une once, fut de courte durée.

 

Poussant plus loin votre hardiesse, je vous retrouvai, assis à mes côtés, individu anonyme lisant son journal comme tant d’autres avant vous. Là encore, votre va-et-vient saccadé attira mon attention alors que vous tentiez d’en occulter l’objet par votre quotidien devenu torchon.

Je levai les yeux sur votre visage, vos traits, impassibles, ne révélaient rien d’une hypothétique extase mais les miens se figèrent d’incrédulité. Que ne vous ai-je aspergé de mon fluide plutôt que d’obéir à la bienséance qui me rua sur le quai pour y vomir mon dégoût…

 

Aujourd’hui, mon mépris a remplacé ma gêne.

Je me méfie de vos airs neutres, parfois sympathiques, souvent quelconques.

Mes sens toujours en éveil traquent la moindre approche déplacée, prête à jouer de mon aiguille autant de fois que nécessaire.

 

Astiquez vos joyaux autant que vous voudrez, peu m’en chaut, mais sachez qu’à trop vouloir vous y frotter, vous risquez fort d’être piqué.

 

Monsieur, je ne vous salue pas.

 

Note au lecteur:

Je n'arrive pas à rire de tout...

 

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 07:00

hyene.jpgEtre français à l’étranger et, dans ce cas précis aux Etats-Unis, comporte un certain nombre d’avantages permettant des échanges rapides et culturels avec les autochtones : « Ah ! French kiss ! » « Brigitte Bardot, Bardot ! » « Voulez-vous coucher avec moi ce soir ? » « I love Paris » mais aussi quelques désavantages non négligeables quant la réputation d’hygiène corporelle et buccale des « French lovers » que nous sommes…

 

Me rendant d’un pas traînant chez Monsieur le dentiste américain, je fus accueillie par trois dentitions éclatantes de blancheur :

- Hiiiiiiii Sooooophie !! You’re french ? Fantaaaaastic !!! Let’s see your teeth… OH-MY-GOD!!!

 

Quoi? Quoi? QUOI???

 

Trois paires de sourcils froncés observaient mes molaires d’un air réprobateur et j’attendis, angoissée dans l’âme stoïque, l’annonce de quintuples caries sur chaque dent entendant déjà le doux bruit de la roulette…

- You need a deep deep deep cleaning, sure, you need it!! Ah vous les français, très beaux de l’extérieur, mais l’intérieur, hein, it sucks !

 

Paf ! Dans les dents !

 

- Un deep cleaning ! m’écriai-je, mais qu’est-ce donc que cela ???

- Rien de bien méchant, on soulève les gencives, on va gratter jusqu’à la racine de la dent, ça saigne beaucoup un peu, ça ne fait pas très mal et garanti sans procès !  Quatre séances d’une heure devraient suffire sous anesthésie locale.

- Quoi !!! Mais ça va pas non !!! Je vous interdis de me retrousser les babines à m’en déchausser les canines !!

- C’est ça où vous n’aurez plus de dents dans 2 ans… Tenez, regardez ce qui va vous tomber dessus, fit l’affreux dentiste en me mettant sous les yeux les photographies de bouches aussi ignobles qu’édentées.

 

La peur me saisit mais la réalité financière m’assomma :

- Et ça va coûter combien cette petite blague ??

- Dans les $2 000, mais rassurez-vous, mon assistante vient d’appeler votre mutuelle, vous êtes couverte à 90% ! Allez, on y va !

A ce prix-là, me dis-je, autant m’offrir des dents en or !

 

Alors que, bouche grande ouverte, je bêlai d’indignation, il planta une monstrueuse aiguille dans ma gencive m’arrachant un beuglement d’animal à l’agonie, cherchant une échappatoire à cette ignominie mais fermement maintenue par deux sadiques ultra-brite.

 

- Hmmm, douillette avec ça ! Bien, nous allons doubler la dose d’anesthésie, il ne manquerait plus que vous souffriez ! On n’est pas des bourreaux tout de même !

 

Comment dit-on « mentir comme un arracheur de dents » en anglais ???

 

Mes dents se mirent à claquer de façon incontrôlable sans pour autant me donner la satisfaction de déchiqueter un des doigts de mon tortionnaire !

 

Au terme d’une heure et trente minutes de décapage, décrassage, lessivage, récurage et astiquage en tous genres (accompagnés d’offensantes remarques sur mes précédents soins gaulois), Frankenstein, satisfait de son œuvre me présenta un miroir :

- Regardez, vous voyez la différence ? Isn’t it soooooooooo niiiiiiiiiiiiice ????

 

A vrai dire, à part les gencives du fond explosées, la lèvre supérieure pendante et les mâchoires bloquées, je ne vis pas grand-chose et tentai de lui expliquer que les trois prochains rendez-vous seraient sans doute superflus :

- Chfoi ien, chpoi pa kch poufai fnir…

- Parfait, répondit-il enthousiaste. On se voit la semaine prochaine, même heure. Pour les frais, ne vous inquiétez pas, mon assistante a facturé les prochaines séances, comme ça, vous serez remboursée plus vite. See ya !

 

Sans mentir, j’aurais préféré accoucher 25 fois sous triple péridurale plutôt que de subir ces trois charcutages supplémentaires, mais bon, si je voulais rentrer dans mes frais, hein…

 

Toutefois, pour éviter toute récidive, j’appris à me décaper les dents, les gencives, la langue et la glotte sans oublier l’utilisation frénétique du fil dentaire, fière de montrer à Mr Gremlin l’intérêt de l’engin :

- Oh regarde ce que je viens d’enlever ! Non mais regarde ! Soooooooo cool !

Et refusais dorénavant tout rapprochement buccal qui ne fut désinfecté, aseptisé et dûment astiqué ! Otherwise,  sooooooooooo disgusting !

 

De retour en Gaule, j’allai chez le dentiste, m’installai sur le siège, redoutant quelque peu un détartrage jusqu’aux sinus.

- Ouvrez la bouche…Fermez la bouche. Voilà.

- Voilà quoi ?

-  Ben, vous vouliez un détartrage non ?

-  Ben oui.

-  Ben c’est fait.

-  Ben d’accord alors…

 

Sooooooooooooo disapointed !

 

Avis aux lecteurs :

Outre le fait de montrer mon parfait bilinguisme, les petites touches d’anglais font partie d’une stratégie hautement réfléchie pour attaquer le marché anglophone…

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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 07:00

graces.jpgCoucou, c’est bientôt le printemps, c’est l’heure où bourgeonnent les boutons de rose, les arbres se parent de leurs plus belles feuilles, les papillons sortent de leurs cocons, et vous, vous marmonnez :

« Je suis moche. Je suis grosse. Je suis vieille. »


Au moment où vous prononcerez cette phrase fatidique (un jour vous la prononcerez, si ce n’est pas déjà fait…), le réconfort que vous chercherez ne vous sera d’aucun soutien :


- Ben ma poule,  je te trouve très bien moi.

- Tu dis ça mais je sais que tu ne le penses pas.



Ou bien :

- C’est vrai que tu te laisses un peu aller ces temps-ci…

- Mufle !

 

Sache, petite fille que, dès ta puberté, tu seras condamnée à te scruter le visage, les cuisses, le ventre et les fesses à l’affût de la plus petite imperfection :

A 15 ans,  pour être populaire, tes boutons tu soigneras.

A 20 ans, jeune femme, le vieillissement cutané déjà tu affronteras.

A 30 ans, tes chairs s’affaisseront, les vergetures te guetteront, agir il te faudra !

A 35 ans, du sport tu feras mais le botox, tu envisageras.

A 40 ans, trop tard pour changer la donne il sera. A la  liposuccion tu songeras.

A 45 ans, le bistouri, tu étudieras.

A 50 ans, du yoga tu feras !

A 55 ans, ton corps tu maudiras.

A 60 ans, une raison tu te feras…

 

Mais – eh oui, rien n’est vraiment désespéré ! – heureusement pour vous, le printemps arrive avec tout un tas d’excellentes méthodes pour vous rappeler au cas où vous l’auriez honteusement oublié qu’il est grand temps que vous fassiez un régime !


Sur ce sujet, point de discrimination : Les plus enveloppées devront réduire leur masse gélatineuse pour de ne pas choquer leurs concitoyens par une surexposition de chairs graisseuses ; celles dont l’IMC affiche un score encore acceptable devront tout de même s’y plier afin de réduire cette cellulite fort disgracieuse qui fait plisser de dégoût tout être ayant un minimum de sensibilité esthétique et enfin, les plus minces seront fortement encouragées à suivre une cure de remplumage et occulter ces os saillants politiquement incorrects.

 

Hop hop hop, Mesdames, il est temps de se mettre au boulot après avoir chanté tout l’hiver sous vos gros pulls cache-corps, voici venir l’été. Si vous voulez danser, ayez donc l’obligeance d’offrir aux yeux du monde un corps irréprochable de sveltesse et de fermeté.

 

Comment ? Vous n’avez pas de complexes ?? Chère petite Madame, ne désespérez point, ouvrez donc vos yeux sur l’irréalité de votre bien-être corporel, voyez ce joli article qui met le doigt sur vos genoux trop gros, vos chevilles en poteau, vos pattes d’oies vilainement creusées dès que vous souriez.

Alors ?

Ah ! Vous voyez, voici poindre un petit complexe qui bientôt deviendra gros au point de ne plus oser porter cet adorable bikini qui fait pointer votre poitrine en forme de poire alors que la tendance est aux pommes reinettes ! Ne vous a-t-on pas appris que pour être belle il fallait souffrir ?

Pardon ?

Monsieur aussi a des petites rides autour des yeux ? Certainement, certainement… Cela lui donne un air si mature, n’est-il pas ? Et ces tempes grisonnantes, n’est-ce pas terriblement sexy ? Oh ! Et ces petits poignées d’amours, ne sont-ils pas attendrissants à côté DE VOTRE DEGOULINANTE CULOTTE DE CHEVAL !!!!

 

Allez, allez, rassurez-vous, nous sommes là pour vous aider !

Commencez donc par placer votre argent dans cette merveilleuse crème anti-rides que vous appliquerez après la crème hydratante au collagène qui repulpera  votre peau, mais sur le sérum anti-âge qui  resserrera vos pores  tout en régénérant vos cellules. … Et voyez ce bel onguent auto-brozant aux vertus raffermissantes : Pour un acheté, on vous offre un paréo ! Par ailleurs, vous n’oublierez pas vos pilules anti-chute de cheveux ni ces compléments alimentaires nécessaires à la réussite de votre régime.

 

Et si, malgré cela, votre apparence n’est toujours pas conforme à ce que l’on attend de vous, ce sera la preuve de votre manque manifeste de volonté !

Pour autant, consolez-vous : Il paraît que c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes…

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 07:00

psy.gifMa copine Marion est actuellement en pleine réflexion existentielle.
Elle s'interroge sur le pourquoi du comment de sa vie, son utilité sur terre et chez elle, ce qu’elle va faire à dîner ce soir alors que son frigo est vide, enfin, des trucs si cruciaux qu’elle m’en appelle à la rescousse :




-  Au rapport ! Chez moi dans cinq minutes !

- C’est que j’ai mes plinthes à nettoyer moi… La femme de ménage m’a justement fait remarquer qu’elles étaient crades. Elle est épatante celle-là, elle voit tout…

- Viens je te dis, il faut qu’on parle…

 

Pour situer un peu mieux Marion, il faut savoir qu’elle en congé parental depuis, euh, voyons, euh, cinq fois trois, quinze ans. Avant, elle travaillait (en gagnant des sous, s’entend, je ne veux pas avoir le comité de soutien de la FAF sur le dos) mais elle ne sait plus trop dans quoi parce qu’elle est tombée enceinte au bout de deux mois et que le médecin (Paul, son mari) l’a arrêté pour convenance personnelle.

Le petit dernier s’étant échappé de ses jupes pour aller se planquer sous celles de la maîtresse (une belle métisse de 25 ans, faut dire qu’il a du goût), Marion, qui a épuisé tous les téléfilms de M6 de l’après-midi (faudrait penser à leur signaler de renouveler leur stock) est en pleine remise en question de son moi.


J’arrive donc chez elle avec une botte de carottes pour la dépanner quand elle lance, exaltée :

- J’ai trouvé !

- T’as trouvé quoi ?

- Ce que je vais faire de ma vie !

 

Il est également à savoir qu’au cours des six derniers mois, Marion a su vingt-cinq fois ce qu’elle allait faire de sa vie, en passant par restauratrice ouverte de 9h à 11h (faut récupérer les p’tits à l’école) et de 14h à 16h (faut récupérer les p’tits à l’école et préparer une boîte pour Paul), écrivain public, créatrice de bijoux en mousse, blogueuse (ah non, ça, c’est moi…), pour finir par agent immobilier sans permis de conduire. Il faut reconnaître qu’elle a du mérite, même si les reconversions professionnelles de Marion, elles ont vécu ce que vivent les reconversions professionnelles de Marion, l’espace d’un matin…

 

J’écoute d’une oreille distraite tout en grignotant ma carotte :

- Voilà, commence-t-elle, je vais devenir psychologue !

- Oui, oui… Continue.

- J’ai toutes les capacités requises pour ce job.

- Bien sûr, bien sûr… Qu’entends-tu par qualités requises ?

- Eh bien, j’ai élevé cinq enfants, des bébés, des ados, des maris…

- Des maris ? Hmmm, intéressant…

- J’ai écouté, conseillé, calmé les copines…gratuitement en plus !

- Si je reformule, l’aspect pécuniaire est un facteur déterminant pour toi, est-ce exact ?

- Ben évidemment, sauf que je veux gagner des sous en aidant les gens en détresse psychologique.

- Tu as un objectif… C’est très positif… Mais, pour l’atteindre, tu dois savoir qu’un long travail personnel te sera nécessaire…

- Je sais, dans la formation que j’ai repérée, une psychanalyse est obligatoire ET incluse dans le forfait.

- Tout à fait, tout à fait, je sens que tu fais de grands progrès.

- En plus, j’en ai parlé à Isabelle, Justine, Pauline, Valérie, Nathalie, Laurence, Marie, et figure-toi qu’elles y songent aussi !


- Ben tiens ! Comme ça, vous pourrez vous psychanalyser les unes les autres.

- Tu sais que c’est pas idiot ça… Ca te dirait de te joindre à nous ?

- Nan ! D’abord, ton truc, c’est idiot ! Toutes les bonnes femmes de notre ton âge se retrouvent soudainement avec des âmes de psycho-machin-chose ! Rien que dans mon immeuble, y’en a quatre, elles ne s’adressent plus la parole, ne se tiennent pas la porte dans l’ascenseur et sautent sur tout bipède potentiellement futur patient. Je ne sais pas moi, fais boulangère, y’a plus moyen de trouver du bon pain dans cette ville, y’a plus que des psys !

Allez, salut, j’ai les plinthes qui m’attendent et si je ne les nettoie pas avant demain, je vais me faire engueuler par la femme de ménage.

 

De retour à la maison, j’attrape Mr Gremlin :

- T’sais c’est quoi la nouvelle lubie de Marion ? Non ? Psy ! Psy ! PSY !

- Et alors ? répond-il pour dire quelque chose.

- Et alors ?! Mais ce n’est pas original du tout !!! Qu’est-ce qu’elles ont toutes à vouloir devenir psy à la fin ? C’est la crise de la quarantaine qui les travaille ou bien ?

- Tiens, c’est marrant que tu me dises ça, fait-il, soudain intéressé par la conversation.

- Ah bon ? Qu’est-ce qu’il y a de drôle ?

- Il me semble que dans un passé pas si lointain, tu avais toi-même envisagé de…


- Ca va, ça va !! De toute façon, ça ne sert à rien de discuter avec toi ! Vois-tu, si tu prenais le temps d’approfondir un peu les choses, tu te rendrais compte que notre vie, nos choix, sont dirigés par un vécu transmis de génération en génération. Par exemple, si Gremlin mâle vomit dès qu’il porte un pyjama rouge, c’est probablement qu’il revit un traumatisme trans-générationnel lié à cette même teinte, et il ne faut pas être psy pour comprendre que c’est du sang ! Si notre fille aime autant se brosser les cheveux, il y a fort à parier qu’une de nos ancêtres a sacrifié les siens pour une noble cause - oui, parfaitement, une noble cause ! – conséquence du soin extrême que Grande Gremlin prend de sa chevelure ! Si…

- Si j’adore autant les pommes de terre, c’est forcément parce que mon arrière-arrière-arrière grand-père, malgré tout l’amour qu’il portait à son épouse, l’a assommée avec un sac de patates à force de l’entendre jacasser dans ses oreilles !

 

Pfff… Je ne jacasse pas moi, j'analyse!

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Droits d'Auteur

Le principe de la protection du droit d'auteur est posé par l'article L.111-1 du code de la propriété intellectuelle (CPI) «l'auteur d'une œuvre de l'esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création d'un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d'ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d'ordre patrimonial».

L'ensemble de ces droits figure dans la première partie du code de la propriété intellectuelle qui codifie les lois du 11 mars 1957 et du 3 juillet 1985.

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