Enfin les vacances...
A moi les doigts de pieds en éventail, la position de méduse échouée sur la plage, lunettes sur le nez, un bon bouquin à déguster, les enfants au mini-club, un homme tout chaud qui sent bon la crème solaire...
Je m'y vois déjà quand la réalité domestique me rattrape : Depuis une semaine, les valises me narguent, attendant d'être remplies par nulle autre que moi, d'ailleurs, il est à souligner que personne d'autre ne s'y colle non plus !
La démarche traînante, je m'attelle à cette tâche ingrate et hautement irritante, mais qui requiert une concentration sans faille ainsi qu'un sens aigu de la prévoyance météorologique, médicale et j'en passe.
Je prépare donc méthodiquement mes petites piles, 3 pour les schtroumpfs, 1 pour moi, 1/2 pour papa schtroumpf qui est assez grand pour gérer l'autre moitié tout seul.
Devant les vêtements qui s'entassent sur mon lit, je m'interroge : Ca ne fait pas beaucoup à emmener, je ferai bien de prévoir un peu plus, au cas où...
Aussi, dans le doute, je rajoute :
- 2 pulls pour chaque enfant : 1 pour l'avion et un autre si jamais ils vomissent dessus. Finalement, j'en mets un troisième, pour le retour. Oui, parce que, s'ils sont malades à l'aller et au retour, je n'en aurais plus de propre (quand je disais qu'il fallait une concentration extrême...).
- Des chaussures : Au départ, je me suis dit qu'une seule paire suffirait, mais à la réflexion, en plus des tongs, je vais prendre les sandalettes des filles (autant qu'elles servent), plus une paire de baskets, c'est plus confortable pour les excursions.
Tiens, je vais aussi glisser les K-ways, on sera bien embêtés s'il pleut et qu'on n'en a pas !
Et puis, tant que j'y suis, pourquoi ne pas emporter quelques pantalons supplémentaires, il paraît que les nuits sont fraîches. D'ailleurs, avec le dérèglement climatique, qui me dit qu'on ne va pas se retrouver en pleine tempête de neige dans le désert....
Mes piles ressemblent tout à coup à trois tours de Pise sur le point de s'effondrer... Je me rassure, les enfants, ça a de tous petits habits, ça se case très bien dans une valise (soyons honnêtes, il m'en faudra au moins quatre).
Oups ! Les pyjamas ! J'ai failli les oublier ! Hop, sur la pile, deux pour chacun !
Slips, culottes, chaussettes, doudous, brosse à dents, dentifrice, chouchous, tout y est.
Un tel effort mériterait bien une petite pause mais, faisant fi de mon épuisement, j'attaque le noyau dur : La pharmacie.
Je prends, d'une main décidée, le doliprane (en sirop, en sachet, en comprimés), l'anti-vomitif (en sirop, en suppo), les sirops pour la toux (grasse et sèche), le thermomètre, l'anti-diarrhéique (en sirop, en sachet), sans oublier le spasfon pour les bidons fragiles et un énième bagage pour caser tout ça ! Je sais que cela ne servira à rien, mais si j'ai le malheur d'oublier un seul médicament, on peut être sûr que c'est de celui-là dont on aura besoin!!!
A mon tour de sortir mes jolies tenues d'été, huit mois qu'elles attendent, les pauvres, enfermées dans le placard. Deux-trois petites robes, quelques débardeurs, pantalons, chaussures, direction, la valise.
Problème : il n'y a plus de place. Papa Schtroumpf est passé par là, il a tout raflé !
- Merci, sympa ! je lui dis agacée par tant d'égoïsme, je ne savais pas que je restais ici, moi !
- Quoi, qu'est-ce que tu racontes ? répond-il, faussement innocent.
- Devant la place que tu m'as si gentiment laissée dans la valise, j'en déduis que je ne viens pas !
Excédé, il enlève sa raquette de tennis, ses deux paires de baskets et son tuba.
- T'es contente ?
Tu parles ! J'ai à peine de quoi y glisser mon jean, deux T-shirts et mon maillot ! Faudra pas s'étonner si je traîne toujours avec les mêmes fringues, hein ?
- Maman, t'as pris mes lunettes ?
- Maman, t'as pris mon doudou ?
- Maman, t'as pris ma robe rose !
- Chérie, t'as pris mon pantalon noir ?
Maman / Chérie se promet que la prochaine fois qu'elle se pliera à la corvée de valises, ce sera pour séjourner chez les naturistes.
CQFD.